FAITES VOUS PLAISIR
Le nouveau réalisme

Manifestement tous les artistes exposés aux grands palais se sont amusés follement, délirant sur la société, raillant les stéréotypes, détournant des œuvres emblématiques mais aussi des objets usuels. Et le plaisir est partagé !
Bien sûr, « les nouvelles approches perspectives du réel » vont bien au-delà de l’amusement, c’est une véritable réflexion qui est doublement au goût du jour :
1/ la tendance de la mode actuelle qui se calque sur cette époque,
2/ se pose la question du positionnement du créateur par rapport à son environnement et à l’histoire (…de l’art). Continuité ou réaction ?
Visitez l’expo, le cœur léger ou l’esprit studieux, suivez cet inventaire de la vie des objets, vous ne serez nullement déçu ! voyez un pale aperçu sur: www.rmn.fr/galeriesnationalesdugrandpalais
Dominique Bazire
EXPOSITION À BEAUBOURG
" Les messagers"

Je pense que nos élèves vont adorer cette expo ludique, « mystique » érotique, émouvante, révoltante, dégoûtante... mais surtout pleine d’humour !
Les éléments ou les matériaux utilisés font référence à notre vécu. Annette Messager joue avec notre propre sensibilité, travaillant par séries qui font échos aux travaux précédents.
On a donc une résonance d’espace en espace avec une atmosphère spécifique à chaque œuvre. On ressent des sentiments toujours différents, parfois contradictoires en tout cas intenses.
Il y a beaucoup de rouge, beaucoup de noir, ah ! justement , dans l’espace casino, là où le rouge se déverse par vagues, restez un peu…il y a …surprise !
(jusqu’au 17 septembre à Beaubourg)
Dominique Bazire
plus que huit jours pour voir l'exposition

Visite très intéressante sur le sculpteur grec dans le hall Napoléon du Louvre
Reconnu dès l’antiquité, Praxitèle a été copié dès l’époque romaine, à la renaissance jusqu’ à l’époque moderne. Sa muse, Phryné, a inspiré de nombreux artistes du XIX°s.
Cette exposition vous promène à travers l’histoire, par la présence de répliques, de pastiches, qui nous donne à réfléchir sur l’évolution de l’idéal féminin et masculin.
Un peu d’histoire:
Praxitèle, né vers 400 av.J.C. se forme chez le sculpteur Céphisodote qui est peut être son père. Il est considéré comme l’un des sculpteurs les plus importants de la Grèce antique (avec Phidias, Polyclète...) Il travailla le marbre et le bronze. Il est connu grâce aux copies romaines et aux textes descriptifs des anciens: la statue d’Hermès portant Dionysos enfant (v. 340 av. J.-C., Musée archéologique, Olympie) est évoquée par le voyageur grec Pausanias. La découverte de cette ronde bosse au XIX°s lors de l’excavation du temple d’Héra à Olympie, est considérée par certains spécialistes comme l’unique sculpture originale de Praxitèle. On peut probablement ajouter un fragment de statue colossale: une tête d’Aphrodite, l’autel d’Artémis à Ephèse. Il meurt avant 326
La plus illustre réplique romaine des œuvres de Praxitèle est sans doute l’Aphrodite de Cnide (Museo Pio-Clementino, Vatican ou celle du musée du Louvre, Paris), qui fut inspirée par Phryné, courtisane et maîtresse de Praxitèle.
Le peintre Nicias collaborait avec Praxitèle en colorant(peignant?) ses oeuvres.
Ce qui caractérise le style de Praxitèle c’est une certaine langueur, un modelé doux, une allure juvénile et certaine sérénité qui émane de ses figures.
Quelques Œuvres:
l’Aphrodite de Thespies (Vénus d’Arles du musée du Louvre),
l’Apollon Sauroctone (copie au Vatican),
l’Éros de Thespies (musée du Louvre )
l’Artémis Brauronia,
le Satyre verseur (Albertinum, Dresde) et le
Satyre au repos (réplique du musée Capitolino, Rome?; musée du Louvre, Paris).
Source: http://louvre.fr et l’encyclopédie Encarta
Dominique Bazire
Patrick Blanc à l'espace Électra

"Cet hiver, la
Fondation EDF confie les clés de l’Espace EDF Electra à
Patrick Blanc qui le transforme en une immense serre
tropicale.
A travers six installations, réalisées avec la
complicité du designer Alexis Tricoire, composées au
total de plus de 2000 plantes de 100 espèces
différentes, et une galerie de photographies, Patrick
Blanc témoigne ainsi de l’extraordinaire faculté
d'adaptation des plantes aux milieux extrêmes tels que
les courants d’eau, les sous-bois sombres ou les
grottes.
Botaniste et chercheur au CNRS, Patrick Blanc est aussi
l’inventeur du Mur végétal. Les murs qu’il réalise à
travers le monde, depuis le tout premier à la Cité des
Sciences et de l’Industrie en 1988 jusqu’à celui du
musée du quai Branly, l’ont propulsé sur le devant de
la scène artistique. Mais Patrick Blanc est avant tout
un scientifique, se consacrant depuis près de trente
ans à l’observation de la flore dans les sous-bois
tropicaux. Là, il étudie pour mieux les comprendre les
stratégies des plantes pour se développer dans des
milieux pourtant à faible niveau de ressources (eau,
lumière, sels minéraux).
Pour Folies végétales, bégonias bleus, racines
aériennes, feuilles brunes semblables à des feuilles
mortes inventent un univers inattendu, surprenant de
variété, prouvant une fois de plus que la protection de
la biodiversité doit être une des préoccupations de
tous."
Télécharger le dossier de presse de
l'exposition
Site internet de Patrick
Blanc
Une belle exposition qui a le mérite d'être gratuite,
rapide et efficace. Ne vous attendez pas à retrouver
les murs spectaculaires du quai Branly ou de Pantin,
Patrick Blanc propose une variation à la fois
philosophique et botanique sur le thème de la richesse
et la diversité dans le milieux les plus défavorisés.
Un espoir qu'il met en scène pour les générations
futures, les appelant à s'adapter à de nouveaux milieux
et à développer de nouvelles stratégies. Comme à chaque
réalisation, ce scientifique s'appuie sur les
compétences d'un architecte pour présenter son thème.
L'exposition consacre six espaces dont quatre sont
vraiment spectaculaires, le plafond végétal, les flûtes
aux rhéophytes, la baie d'Along et les bulles aux
bégonias.
On reste cependant sur notre faim, le lieu ne permet
pas d'approfondir ce thème botanique et les
réalisations n'ont rien d'inovantes, Partick Blanc
reprend à son nom des techniques horticoles déjà
réalisées au XIXème. Dieu merci, même s'il a protégé
son système, il nous permet de le réaliser à des fins
personnelles. Il n'en reste pas moins que son travail
est un bon exemple de passerelle entre la science, les
arts appliqués et la ville.
Pour information : voir l'exposition en semaine car les
salles sont petites et il est impossible d'apprécier
l'ambiance de la Baie d'Along autrement.
Sylvain
Donation - Collection photographique de la Caisse des Dépôts
Cette exposition célèbre l'importante donation de la collection de photographies contemporaines faite par la Caisse des Dépôts au Centre Pompidou en 2006. Le parti pris adopté est de montrer la quasi-totalité des 680 œuvres. Composée de photographies d'artistes français et étrangers des années 1980 à nos jours, cette collection laisse une large place à la jeune création. Elle s'est constituée entre 1991 et 2003 à partir d'acquisitions directes choisies en commission d'achat, de commandes et d'aides à la production d'œuvres. Grâce à cet apport, le fonds de photographies du Musée national d'art moderne se trouve considérablement enrichi et de nouvelles œuvres de Thomas Struth, Andreas Gursky, Thomas Ruff, Martin Parr, Thomas Demand, Valérie Jouve, Eric Poitevin, Sophie Ristelhueber... entrent dans les collections nationales.

Première impression: Accumulation de photographies, vous entrez dans le grenier de la Caisse des dépôts et Consignations. C’est apparemment classé par thèmes mais là, premier questionnement: À quoi correspondent ces titres? Rapport peu évident au premier abord... Moment de recul, non! Je poursuis! Je me noie dans une multitude déroutante, dans des assemblages de visuels étonnants et puis ouf! quelques visuels sont familiers, bouée de secours pour visiteurs perdus. On reprend ses esprits, on se retourne et ... cela devient un peu plus évident, on commence à dessiner un sourire devant l’humour. L’humour dans les choix des oeuvres, du côtoiement de celles-ci aussi. On apprécie le travail de lumière sur les installations de Mac Adams, ses ombres zoomorphes, devant les «brouillages» de Gregory Creudson. On se perd de nouveau dans des paysages où le titre «repérages» sonne comme un glas. Je me sens un peu seule quand j’entends «qu’enfin on s’y retrouve». Moi pas ! Enfin si, il suffisait d’avancer de quelques pas: Philippe Ramette nous renverse (facile!) Bustamante joue avec la lumière, Barbier avec des bulles et Sottsass nous questionne «Disegni per i destini dell’uomo»...De l’humour aussi chez Chema Madoz puis chez Pierre Huyghe dans son interprétation de Hitchkock.
On commence réellement à ce prendre au jeu, même si certaines photos nous font grincer des dents dans ce qu’elles dénoncent. Me voilà dans la salle «France». Tiens, en sortant j’allais oublier de lever les yeux: point d’exclamation!...
Cela est maintenant une évidence! Nous visitons une dénonciation de ce que nous sommes. Notre vécu réel ou figuré, Ce patchwork d’impressions, de hauts, de bas, Toutes ces images qui nous marquent lors de promenades, au ciné, à la télé... Ces associations délirantes, équivoques telles que guerres et beautés, trop et vide, multitude et seul... Le malaise ressenti à l’arrivée, cette volonté de fuite s’explique par notre refus d’accepter. Rassurés?!! Non, pas vraiment! Surtout pas sur notre société.
Dominique Bazire